Olympique Lyonnais : mauvaise passe, ou maladie incurable ?

La première partie de saison a été marqué par la domination totale des Girondins de Bordeaux  dans le championnat comme en Coupe d’Europe mais aussi l’écroulement total de l’Empire lyonnais. Les interrogations émises en début de saison semblent avoir déjà été toutes résolues, et on voit mal les choses changées. Mais l’Olympique Lyonnais est une grande puissance financière, et on ne peut pas dire que le talent manque à cette équipe. Quelles sont les solutions pour retrouver un Lyon au meilleur niveau ?

Défense : quid du recrutement ?

A la mi-saison, l’OL cherche officiellement un défenseur. La perte en régularité de Cris, le manque de solutions de remplacement, le repositionnement de Toulalan qui restera, quoi qu’on en dise, du bricolage, comme Gonalons ou Bodmer qui malgré des qualités de footballeur n’apporte pas de grosses garanties,  sans oublier le disparu Cleber Anderson… Pourtant, ces données étaient déjà constatées l’an passé. Comment les avoir négligés ? John Mensah a quitté le club, qui l’a remplacé ?

On peut le dire, la situation dans laquelle se retrouve l’Olympique Lyonnais défensivement est uniquement dût à la négligence des dirigeants rhodaniens. Ainsi, pour retrouver un équilibre, l’OL va devoir investir réellement dans un défenseur de renom. Les pistes Younes Kaboul, Mouhamadou Dabo sont intéressantes, mais ces défenseurs n’ont guère plus de garantie qu’un Mensah, poussé dehors. Les pistes sont rares, c’est une certitude, mais quelques opportunités existent, le madrilène Ezequiel Garay, le Niçois Onyekachi Apam, très talentueux et polyvalent, le brésilien Alex, le Suisse Senderos… Une chose est sûre, Aulas devra se montrer aussi généreux que cet été pour son marché « offensif ».

Sans un recrutement de qualité,  Claude Puel devra renoncer à ses envies de jeu et revenir à la méthode de l’année passée, beaucoup plus défensive, mais quasiment vouée à l’échec.

Et le jeu dans tout ça ?

On a souvent tendance à expliquer les carences défensives par un jeu prolifique, trop offensif (exemple : Brésil, Pays-Bas dans le passé…). Mais ce qui rend l’échec considérable, c’est que cette équipe s’est montrée très décevante dans le jeu. On retiendra cependant deux premiers mois de qualité où le jeu était là. Puel a prôné cette saison pour un jeu plus haut, mais ses intentions ont totalement échoués. Lyon, à l’instar de Marseille, veut jouer, sans réelle identité. Aujourd’hui, nous sommes incapables de dire qu’est ce qui caractérise réellement le jeu des Gones. Est-ce un jeu court, ou un jeu long ? En percussion, ou athlétique ? Resserré, ou élargi ?

Et c’est ca qui marque la différence entre le Puel du LOSC, et celui de l’OL, qui se dirige vers un échec cuisant. A Lille, Puel a instauré une vraie identité, avec un jeu resserré, misant sur la percussion et le jeu court.

Trouver une identité permet aux joueurs d’aller tous dans le même sens, de pouvoir suivre des consignes précises, et d’avoir une adaptation parfaite.

Le jeu lyonnais serait également plus attrayant avec un dynamiteur dans l’entre jeu, un joueur pouvant accélérer le jeu, du style de Steven Defour, pourquoi pas , ou le Lillois Cabaye, très adroit dans ce style.

Quel serait le jeu le plus adapté ?

Quand on analyse l’effectif rhodanien, on se rend compte que l’OL dispose de nombreux joueurs de percussion, Delgado, Gomis, Bastos, Govou, Pjanic, Ederson, Lisandro sont des joueurs d’espace… L’OL pourrait donc trouver un équilibre avec un bloc bas, en obligeant l’adversaire à se découvrir et ainsi libérer des espaces, ou bien miser sur la venue d’un pivot en attaque, capable de déstabiliser le bloc adverse par des décrochages.

A l’instar de l’OM, le dispositif lyonnais reste un mystère, cette première partie de saison, nous avons pu voir 4-3-3, 4-4-2, 4-2-3-1. Selon moi, les deux dispositifs à conserver sont le 4-4-2 et le 4-2-3-1. Et l’Olympique Lyonnais, en fonction de la consistance du milieu adverse, pourrait alterner entre ces deux modes. Le 4-2-3-1 est la solution la plus équilibrée, et pourrait être rentable avec une largeur dans le jeu plus importable. Donc un apport des latéraux important, mais là encore, 1 sur 2 porte réellement satisfaction. Le rôle de Pjanic dans ce dispositif est très important, pouvant confier l’organisation a Kallström et monter en soutien de Lisandro ou, dans une position plus basse si l’équipe adverse les oblige à jouer ainsi.

Le 4-4-2 se pratique contre les équipes regroupées, Gomis remplacerait Pjanic, pour jouer à la limite du hors jeu et Lisandro ferait un travail autour de lui. Pour l’instant, on ne peut pas dire que la complémentarité entre les deux ait été trouvée, mais ces deux joueurs de profil différent sont des prises en charge considérable pour la défense adverse et une association est donc bénéfique à terme.

Les recrues : D’échec en échec.

Marseille et Paris ont longtemps été la risée des médias par des erreurs de casting de haut-vol. Mais les Gimenez, Mendoza, Digard, Fiorèse, Koke, Kezman, Pancrate, Coridon n’ont quasiment rien couté, et étaient des paris sans réel risque. De son coté, Aulas connait échec sur échec a coût colossal : Kader Keita a couté 18 M, Makoun 15M, Gomis 15M, Ederson 15M, sans oublier Bastos, pour l’instant loin de l’époque lilloise, Bodmer, idem, et Cleber Anderson…

On peut clairement dire que les dirigeants lyonnais font preuve d’une incompétence sans faille niveau recrutement depuis maintenant 3 ans. Mais est-ce que cela est lié à la perte d’identité Lyonnaise ? Ou plus simplement, est-ce que les Makoun, Gomis, Ederson, ou Keita se seraient comporté autrement en 2005 ? C’est fort possible.

Donc le recrutement ne fait pas tout, mais la disparition de leaders au sein du groupe a été la raison clé de la perte progressive d’identité, les Coupet, Cacapa, Juninho, Abidal, Wiltord ont petit à petit quitté le navire. Et leur remplacement n’a jamais été assuré réellement.