OM : y a-t-il quelqu’un à bord ?

Qualifié par l’ensemble des médias comme le seul adversaire crédible du PSG version Qatar, l’Olympique de Marseille vit un début de saison très loin de ses ambitions. Avec un jeu d’une pauvreté rare et des résultats catastrophiques en championnat (5 nuls, 1 victoire, 3 défaites et déjà un écart de 12 points avec le leader), nous sommes en droit de nous poser les questions les plus basiques sur le fonctionnement du club.

Si la plupart des journaux se contentent de critiquer, nous essaierons dans cet article de proposer des réponses aux questions qui nous taraudent tous, supporters, ou adversaires.

L’effectif olympien a-t-il été surévalué ?

La question se pose, et c’est d’ailleurs le point le plus souvent mis en avant par l’opinion général.

Le remplacement de Taiwo par Morel est pour l’instant considéré comme un échec cuisant, l’ancien Merlu étant d’une maladresse défensive affligeante. Morgan Amalfitano de son côté semble crispé par cette pression qui l’entoure, et a perdu tout le culot qui faisait sa force sous le maillot lorientais.

Et bien évidemment, Alou Diarra, qui a réussi à faire qualifier de « regretté » le poutant limité Edouard Cissé.  

Bien que N’Koulou soit la seule recrue à montrer une quelconque valeur, nous pouvons affirmer que l’équipe de cette année a clairement perdu en qualités par rapport à l’an passé.

Mais est-ce suffisant pour expliquer les résultats catastrophiques de l’OM ? Les performances individuelles ne sont-elles pas liées à la force collective de l’équipe, proche du zéro absolu ?

Bien évidemment, car cette équipe, quoi qu’on en dise, a une qualité technique et physique qui devrait suffire pour rivaliser au niveau L1. Ce qui nous amène à une seconde interrogation.

Didier Deschamps est-il capable de créer un collectif ?

Quand vous prononcez le nom de Deschamps  aux fans de l’OM, il semble immunisé des critiques de par son statut de légende du club.

Mais quel a été le travail réel de Deschamps depuis son arrivée ?

Il a apporté lors de la première année une base défensive solide (Mbia, Diawara, Heinze, Cissé), qui s’est ajoutée à une complicité offensive mise en place par Gerets, dans laquelle Lucho s’est greffé avec aisance.

Il a évidemment apporté à cette équipe une expérience du haut niveau et des grosses qualités mentales qui ont permis à l’équipe de ne pas trembler au moment de prendre la tête de la L1, ou de se qualifier pour les 1 /8 de finale de C1. Chose que Gerets n’a pas su faire.

Mais a t’il réussit à exploiter pleinement le potentiel de cette équipe par le jeu ?

Jamais !

Et si la première année il sut bénificier de la complicité offensive Niang-Brandao-Valbuena (+Ben Arfa), son équipe montra des grandes difficultés d’adaptation après le chamboulement offensif de l’été 2010 (Rémy, Gignac, André Ayew enfin mis en avant). Et cela ne s’est jamais arrangé.

Le travail collectif n’a jamais été au niveau attendu. Les joueurs n’ont jamais su s’entendre parfaitement, faire le travail sans ballon nécessaire pour créer des solutions, et ce problème nous renvoie à la première question. Comment briller dans une équipe sans complémentarité, sans solution ni animation ?

Un joueur du niveau de Lucho s’épanouirait il plus ailleurs ? Inutile de répondre tant la réponse coule de source…

La préparation physique était-elle cohérente ?

Encore une question qui se pose tout à fait naturellement !

En effet, depuis l’arrivée de Pintus, nous sommes en droit d’émettre quelques doutes…

Alors que les dirigeants nous promettaient un début de saison canon, après un mercato bouclé tôt et une préparation physique sereine comparée à l’an passé,  l’infirmerie a hébergé André Ayew, Mathieu Valbuena, Stephane Mbia, André Pierre Gignac, Benoit Cheyrou, Morgan Amalfitano, Gennaro Bracigliano, Djimi Traoré, soit déjà 8 joueurs après seulement 1 mois et demi de compétition !

Le cas Gignac qui était censé revenir à un niveau physique exemplaire selon Anigo empire de mois en mois. Stéphane Mbia, qui a pourtant des qualités athlétiques et physiques exceptionnelles, donne l’impression d’être constitué de cristal. Et comment ne pas parler du cas Diarra, qui nous révèle des problèmes de dos lui empêchant d’évoluer à un niveau convenable. N’a-t il pas été pris en charge durant le mois de préparation des Marseillais ?

Depuis l’arrivée de Pintus, cette équipe est dans une situation physique dramatique. Et ceci est aussi très préjudiciable sur le plan comptable.

Rappelons-nous le début de saison, ou un OM séduisant était entré en scène mais n’avait pas été capable de jouer 90 minutes contre Sochaux, puis à Auxerre (où ils ont largement dominé la première période avant de repartir avec un 2-2 inespéré pour l’adversaire).

Comme quoi, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour trouver les nombreux maux de l’OM.

Mandanda, capitaine idéal ?

Ne vous inquiétez pas, je n’irai pas critiquer un joueur du talent de Mandanda, car nombreux seront d’accord pour dire que son niveau l’an passé a permis à l’OM de rester en haut du tableau.

Mais a-t’il le tempérament pour gérer le brassard correctement ? Possède t’il le charisme qui faisait de son entraineur un capitaine à part entière dans les années 90 ?

Il a certes une maturité rarissime pour un joueur de 25 ans, mais a-t-il vraiment le tempérament pour être capable de bouger ses coéquipiers ? Nous ne savons pas, car nous ne l’avons jamais vu…

Mais peut-on faire d’un gardien un bon capitaine ?

Je suis de ceux qui pensent qu’il est important d’avoir un leader au cœur du jeu, afin de pouvoir communiquer avec l’ensemble de ses coéquipiers facilement.

Et nous savons pertinemment qu’un gardien, planté à sa ligne de but à 50 mètres de ses partenaires ne peut pas communiquer comme il le souhaite…

Et la communication est essentielle dans tout sport collectif.

Vers la rédemption ?

Comme le disait Alex Dupont, l’OM ne restera pas 13 ème du championnat, et si le handicap est déjà considérable pour aller chercher le titre, ils ont le niveau technique suffisant pour redresser la barre.

Oui mais comment ?

En analysant les problèmes qu’affichent les marseillais sur un plan tactique. A commencer par le manque de patience dans la recherche de solutions.

Voyez-vous souvent le ballon tourné au sein de la défense marseillaise avant de chercher la relance la plus influente possible ? Dès la première relance, l’OM cherche à précipiter les choses, cherchant les ailiers dans des positions souvent peu avantageuses, ou un Rémy obligé de jouer dos au but, secteur dans lequel il montre quelques difficultés.

Nous voyons aussi au sein de cette équipe beaucoup trop de distance entre chaque ligne. Notamment entre le milieu et l’attaque. Lucho et Amalfitano contre le Stade Brestois ont eu une influence à 45 mètres du but d’Elana. Ce qui rend le travail des défenseurs adverses beaucoup plus simple. Normalement, Amalfitano devrait évoluer dans un rôle de 9 et demi, dans lequel il s’épanouissait à Lorient. Il devrait être là pour concentrer la défense adverse dans l’axe et libérer des espaces sur les ailes, et à Loic Remy.

Son éloignement du but s’explique par l’incapacité du milieu marseillais à sortir le ballon proprement, qui lui-même semble sevré de solutions, entouré de joueurs statiques…

Deschamps est il capable de faire ce qu’il n’a pas fait depuis 2 ans ? La question est là…

Une chose est sûre, l’entraineur olympien risque de connaitre la période la plus difficilement surmontable de sa carrière, qu’elle finisse bien, ou mal…