Paris, c'est toute une histoire. Paris c'est jeune (1970 ndlr), ça possède un joli palmarès : 2 championnats, 7 Coupes de France, 3 Coupes de la Ligue. On entend toujours parler du PSG mais trop souvent comme d'un club des années 90, pas au mieux et qui devrait plutôt jouer les premiers rôles, l'Europe par exemple..
Pourtant Paris n'avance pas, peine et déçoit..
Alors quelles sont les raisons de ses échecs récurrents qui ont mené le club de la capitale aux portes de la relégation il y a deux ans et à cette pauvre et bien terne onzième place aujourd'hui..?
Un univers impitoyable
A Paris tout le monde le sait, la pression sur le staff et les joueurs est énorme. Une pression exercée par les dirigeants : Bazin avait dit une qualification en LDC minimum, Leproux en a rajouté une couche. Certes, cela donne l'image d'un club ambitieux mais la situation est toute autre en coulisse, ça se chamaille, se met des bâtons dans les roues... Ce qui ressort surtout c'est un club chaque année plus ambitieux mais pas sérieux. Frisant parfois le ridicule (cf Guingamp-PSG ), qui est capable de se rappeler de ses priorités en prenant à son compte une rencontre, pour finalement manquer cruellement de réalisme...
Certains joueurs ne peuvent pas supporter la pression . Leur tenue sur le terrain s'en ressent : prestations calamiteuses, buts contre-son-camp, sorties loupées et j'en passe (en atteste le retour en forme de Landreau à Lille malgré sa blessure)...
On peut citer Edel, Mulumbu et Mabiala à l'époque, ou encore Chantôme, qui n'ont pas su saisir leur chance quand elle est venue. Même si ce dernier à réaliser des matchs à la mesure de son potentiel (2 buts et une passe décisive en amical contre Braga le 14/11/09), les supporters attendent légitiment qu'il explose en championnat.
Mais nous ne pouvons pas faire de la pression constante au club le seul élément à charge d'expliquer les résultats de l'équipe. Nous préférons y associer les limites ou carences dans le jeu de certains parisiens.
Luyindula ou Clement, par exemple, n'ont pas la carrure et les qualités nécessaires pour être titulaire. Une chose est sûre il y a du boulot. Même avec des cadres comme Makélélé ou Sessegnon qui n'ont pas un impact régulier dans le jeu.
Une équipe en sous-régime
Le PSG est loin d'être une mauvaise équipe, elle posséde en son sein des joueurs très talentueux : par exemple le malchanceux Hoarau, Erdinç, Sessegnon et Sakho. Mais quand on regarde de plus près, cette équipe n'EST PAS optimisée. C'est à dire que l'on voit à certains postes des gouffres !
Imaginons que Sessegnon et Armand se blessent dans le dispositif de Toinou. On les remplace par qui ? Makonda et Luyindula ou Sankharé (profil similaire à Chantôme, il peine à faire son trou malgré le départ de Rothen) !
La profondeur d'un banc est plus importante qu'elle n'y paraît. Pour jouer l'Europe, il faut un banc fourni et de qualité, le turnover est ultra-nécessaire. Le PSG n'est donc pas capable de jouer l'Europe.
On peut parler des bizarreries de l'entraîneur kanak (laisser partir Rothen sans lui chercher un remplaçant malgré les noms de Vicente ou Payet qui ont circulé).
Hoarau rentre face à Monaco à la 73' alors que l'on sait que la paire Erdinç-Hoarau aurait pu être ultra-complémentaire. On a l'impression qu'il ne maîtrise pas totalement son sujet.. malgré son affinité avec le club. Kombouaré voulait Erdinç et dépense la casi-totalité du budget pour lui. Donnons lui raison sur ce point, mais que fait-il des cinq autres attaquants..pour aucune figure à gauche?
Pour optimiser cette équipe proposons !
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4-4-2
Sessegnon en véritable meneur, avec Fernando (GRB) ratisseur et point de fixation pour les relances. Hoarau en pivot travaille la déviation vers Erdinç. Sur les côtés Vicente(VAL)/Payet(ASSE) et Guily/Jallet. Pas de gros changement en défense, si ce n'est Apam(OGCN), très physique et polyvalent, qui peut jouer à tous les postes en défense.
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4-3-3
Sessegnon toujours en électron libre, Hoarau en pointe, de préférence. Fernando en solution de repli pour favoriser la conservation du ballon. Chantôme en relayeur, ancré dans l'axe pour organiser. Ce système, associé à un jeu court et au sol, avec un rythme rapide, permettrait de prendre à défaut les formations plutôt lentes à se replacer et instaurer un rythme soutenu au match.
Nous remarquerons la présence de Payet, Vicente ou Fernando. Des joueurs qui ne viendront pas gratuitement et plutôt courtisés (OM, Genoa, etc..). Il faut alors, soit vendre des joueurs comme Rothen, Kezman ou encore Clément, soit attendre un geste de la part des actionnaires. Mais ce n'est pas si facile..
Un Actionnaire débonnaire
Colony Capital est aujourd'hui l'actionnaire principale à 95% ! Bazin veut une équipe capable de jouer l'Europe, pour concurencer Bordeaux, Lyon ou Marseille. L'enveloppe des transferts cet été était de 10M ! Soit 4 fois moins que la dépense de l'OM et 7 fois moins que celle de l'OL !
Colony ne cache pas ses priorités : faire de Paris un club rentable et posséder le Parc des Princes. Parle-t-on encore de football ?! C'est le service minimum pour Colony Capital, celui-là même qui coula Charles Villeneuve lorsqu'il dénonça ce système. Alors comment construire une équipe sans moyen..?
Cet hiver, l'actionnaire débloque un montant de 5M. Mais on ressent qu'il ne veut pas prendre de risque, qu'il se désintéresse de l'aspect sportif et qu'il se détache des problèmes qui rongent le club (notamment à l'intérieur du staff : Alain Roche champion du monde pour trouver des pépites de 26 ans comme Souza).
Auteuil gronde comme lors de la rencontre PSG-ASM au Parc ce 20 janvier, où ils ont réclamé « Colony démission »..
Vu le flegme affiché par Colony depuis la reprise, quelles sont les chances de les voir changer de stratégie..?
Alors pourquoi « Paris, une histoire sans fin » ? Il y a : la pression qui empêche les joueurs de jouer à leur plein niveau ( l'excellent retour de Landreau à Lille malgré sa blessure), le recrutement mal géré, peu de moyen et l'obligation de faire des résultats.
Toutes ces choses sont liées qui forme une spirale sans fin. Et tant qu'aucune de ces données ne sera pas changer, il ne faudra pas s'attendre à ce que le PSG nous surprenne.
Alors dans l'état actuel des choses, et il faut le dire, Paris EST un club de milieu de tableau !
Souhaitons lui un sursaut DIMANCHE, contre Lyon qui n'est pas au mieux, pour lancer sa fin de saison.