AJ Auxerre : la bonne formule ?

Publié le par Ruud Devils

 

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 Depuis sa création, et la montée en puissance du club bourguignon, entrainé par un Guy Roux qui aura laissé une empreinte éternelle à ce club, lorsqu’on dit AJ Auxerre, on pense à un club  qui joue le maintien chaque année sans l’espoir  de faire mieux.

 

Cette méthode fait partie sans doute des plus astucieuses pour enlever toute pression négative aux membres de l’effectif.

Cette année, si cette méthode reste astucieuse, elle semble peu crédible. Le club auxerrois, bourreau de Marseille au Velodrome, et de Bordeaux à Chaban Delmas (2-0 ; 2-1), pointe à la 3ème place du championnat, et si parler de titre est selon Jean Fernandez, entraineur de l’AJA, une drôle de blague, nous avons connu blagues plus hilarantes.

 

La sérénité, véritable précurseur d’efficacité.

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     Comme je le disais ci-dessus, il est difficile pour les médias de trouver matière à raconter tant ce club est paisible. Le club a toujours eu une politique de protection du club irréprochable, instaurée par Guy Roux. A Auxerre, tout ce qui peut être considéré comme problématique est vite mis de coté. Les éléments perturbateurs ne sont pas tolérés, l’exemple du talentueux Gara Dembélé, écarté du centre de formation dans le passé par manque de discipline, est le plus marquant. 
 

Cette politique de protection du club a été perpétuée par Jean Fernandez, coach à grande expérience, qui a connu le climat hostile marseillais à deux reprises, et qui semble maitriser parfaitement les différentes manières d’éviter tout « scandale ».

De ce fait, cette politique paye : les dirigeants bourguignons ont une plus grande liberté d’action au niveau du recrutement, les joueurs sont protégés, et n’ont pas les conséquences de l’échec que d’autres joueurs connaissent. On peut même dire que certains joueurs tels que Pedretti, ou Luyindula dans le passé ont été attiré par cette tranquillité qui manquaient tant dans leurs clubs précédents.

 

Des possibilités variées :

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     La liberté d’action des dirigeants a des effets positifs sur les ressources de l’AJA. En effet, la pression médiatique moindre leur permet de pouvoir agir de manière libre sans avoir à subir les critiques virulentes de la presse. Du coup, l’AJ Auxerre se retrouve avec un panel varié de possibilités, alliant valeurs sures du championnat (Coulibaly, Hengbart, Pedretti, Jelen, Mignot, Niculae) avec jeunes prometteurs (Traoré, Ndinga, Contout, Birsa…). Cet équilibre entre joueurs expérimentés et novices  est un des autres nombreux fruits du travail de Guy Roux. Ce sont des cycles qui se renouvellent très fréquemment et qui permettent à terme de maintenir l’équipe au niveau. Ces jeunes joueurs qui arrivent feront bientôt partie de la première classe citée et apporterons à la génération suivante, comme a pu le faire Jean Pascal Mignot, ou Stephane Grichting. C’est une des raisons majeures pour lesquelles l’AJA recrute rarement des joueurs proches de la trentaine : pour poursuivre une politique à la Guy Roux basée sur le long terme.

Autre point important, sans doute la clé principale de réussite d’un effectif : la diversité. Jeannot Fernandez possède différents profils et a la chance de pouvoir un onze à différents talents. La qualité physique de Ndinga est associée  la qualité technique et de percussion de Chafni et à la vision de jeu et l’intelligence d’un Pedretti : un milieu en somme très complémentaire. Et de ce fait capital, mais on y reviendra plus tard. Devant, idem, Jelen est un joueur très complet, et a la chance d’avoir a ses cotés des joueurs comme Niculae, devenu passeur de luxe, Oliech attaquant très puissant et grosse prise en charge pour la défense, Birsa et sa superbe patte gauche, ou Contout, possédant une grande capacité de percussion.
 

Est-ce une raison suffisante pour leur permettre d’obtenir une 3ème place qualificative en C1, voir mieux ? Bien sur que non ! L’effectif manque cruellement d’individualités par rapport à ses concurrents directs (Lille, Marseille, Lyon). Mais un effectif complet permet d’avoir tactiquement diverses possibilités.

 

 

Un potentiel pleinement utilisé :

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       L’AJ Auxerre possède un jeu très à la mode en L1, bas, profitant de l’excellent travail en profondeur de Jelen, associé à Niculae, Contout, Birsa, voir Oliech pour faire plier les équipes adverses. De ce fait, il est difficile pour l’adversaire de faire déjouer l’équipe de Fernandez.

Leur système est un 4-4-2 classique avec deux ailiers rapides, faisant un travail défensif non négligeable, et une attaque Jelen soutenu par Niculae, qui comble son manque de lucidité devant le but par une vraie importance dans le jeu. Cette formation permet, lorsqu’Auxerre possède le ballon, de remonter très vite en profitant du travail dos au but de Niculae pour utiliser les ailiers dans la profondeur et bien sur l’attaquant polonais.

La culture de jeu est basée sur une patience à toute épreuve, il est fréquent de voir l’équipe auxerroise dominée au niveau de la possession, mais il est beaucoup moins fréquent de les voir craquer.

Techniquement, la complémentarité Ndinga-Pedretti fait des ravages. Le second est d’ailleurs auteur de sa meilleure saison, finalement à l’aise uniquement dans ce type de climat, à tel point que nombreux sont ceux qui se mettent à croire à l’Afrique du Sud pour l’ancien sochalien. Il est vrai que ce joueur est aujourd’hui le pion essentiel de l’effectif, plaque tournante faisant briller ses coéquipiers. Il est avec Ndinga  très souvent à la base du jeu en profondeur auxerrois par un travail nécessitant une grosse prise en charge du milieu adverse et de ce fait, une libération d’espaces pour les attaquants auxerrois.

Le jeu bas d’Auxerre est un autre point important de leur réussite dans le jeu en profondeur, car il force l’adversaire à presser haut. Une méthode risquée, me direz-vous, mais qui fonctionne par une faculté de relance irréprochable des milieux auxerrois, et encore et toujours de Benoit Pedretti.

 

       Finalement, Auxerre continue d’avancer et de faire son trou dans le silence le plus total. Subissant chaque mercato les méfaits de l’argent et des grosses puissances financières, ils restent malgré tout en haut de l’affiche grâce à une politique basée sur le long terme, et une protection médiatique leur enlevant toute pression négative.

Ils ne seront sans doute pas champion cette année, trop inférieurs sur le papier aux autres prétendants, mais ca leur ira très bien… 

Publié dans Ligue 1

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